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Message: 1
Date: Sun, 4 Oct 2020 18:58:26 +0200
From: Christelle Rabier
Subject: [Ahmuf] Delarace - séminaire/webinaire de recherche de
Christelle Rabier (EHESS Marseille - 9 octobre 2020 -8 janvier 2021)
To: ANCMSP Liste de Diffusion <diffusion@listes.ancmsp.com>,
athena@services.cnrs.fr, ahmuf@listes.sorbonne.fr, afhmt
<afhmt@groupes.renater.fr>
Message-ID:
<CAGaM9BxGHABe4RYQx+CJi5vp4HnmMihsEHa38fbefD=i35NSmQ@mail.gmail.com>
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UE716 - De la race - Histoire comparée et matérielle des sciences sociales
*DESCRIPTION*
Lien web (fiche en cours d'actualisation):
https://enseignements.ehess.fr/2020-2021/ue/716
Accès au terrain, collecte de données, traitement, restitution, transfert :
toute la chaîne opératoire des sciences sociales repose sur des pratiques concrètes et des outils dont les effets sur la connaissance sont souvent méconnus, voire ignorés. Le séminaire #Delarace prolonge une réflexion initiée en 2016 sur l?histoire comparée et matérielle des sciences sociales au travers de séminaires ? cycle exploratoire en 2016-2017 <https://enseignements-2016.ehess.fr/2016/ue/1651/> ; sur les supports d?information en2017-2018 <https://enseignements-2017.ehess.fr/2017/ue/1651/> ; "Le son des sciences humaines" en 2017-2018 <https://enseignements-2017.ehess.fr/2017/ue/2118/>
et 2018-2019 <https://enseignements-2018.ehess.fr/2018/ue/2118/> ? des journées d?études ? colloque international Faire silence : expériences, matérialités, pouvoirs (21-25 mai 2019) <https://fairesilence.sciencesconf.org/>. En 2019-2020, nous avons porté attention aux matières dans les enquêtes des sciences sociales.
*Pour la cinquième année*, le séminaire propose d?entreprendre une discussion de la *catégorie de race*, de sa conceptualisation différentielle selon les sciences sociales, les usages, son instrumentalisation, sa charge critique. Il entend conduire cette réflexion dans le cadre d?un projet politique de droits civiques au sein de l?université.
Accessible en présentiel et à distance, ouvert aux auditeurs et auditrices libres, aux étudiant?es de Master et de doctorat de toutes les disciplines représentées dans le Master ? histoire, sociologie, anthropologie, science politique ? comme aux chercheurs et chercheuses intéressé?es, le séminaire propose ainsi d'élaborer une épistémologie comparée et critique des sciences sociales en pratique, à partir de lectures, d?interventions de chercheurs et de chercheuses, et de visionnage de films. Par la pluralité des voix et des supports, le séminaire espère mettre en question, et partant limiter, les biais racistes.
Les séances se tiennent le *vendredi matin et après-midi*, de 9h30 à 13h, salle A (jauge : 20 places) et de 17h à 19h, au Miroir (RDC de la Vieille Charité)(jauge : 50 places).
*Inscription séminaire et webinaire obligatoire* : delarace2020@ehess.fr ?
pour obtenir informations, documentations, codes, s?inscrire en présentiel, pour les séminaires du matin et de l?après-midi (projections-débat).
*Mercredi 7 octobre*. *Avant-propos.* « Les sciences sociales face à la discrimination et à l'exclusion <https://www.ehess.fr/fr/table-ronde/sciences-sociales-face-discrimination-et-lexclusion>
»,
17h-18h30. AMSE (5-9 bd Maurice Bourdet, Marseille 1e). *Observation participante de la table ronde de rentrée*
*Vendredi 9 octobre :* Séance introductive. *Décoloniser les sciences et les arts*
- Avec *Olivier Marboeuf*, artiste et producteur
- Projection de *I am not your negro, *par Raoul Peck, 2017
*Vendredi 16 octobre :* *Collections*. De l?anthropologie humaine à la décolonisation des savoirs
- Avec *Judith Dehail*, études muséales, Aix-Marseille Université
- *pas de projection*
*Vendredi 13 novembre :* *Compter, mesurer. **Statistiques, anthropométrie, cartographie, économie*
- Avec *William Acker*
- *Projection à préciser*
*Vendredi 20 novembre* : *Catégories. **Historiographies de la race :
identités, minorités, migrations*
- Avec *Arthur Asséraf*, historien
- Projection de *L?or rouge, la bataille du sang*, de Philippe Baron,
2015.
*Vendredi 4 décembre* : *(In)Disciplines. *De la négritude aux *Black
studies*
- Avec *Mame-Fatou Niang*, études françaises
- Projection *de Mariannes noires, d*e Mame-Fatou Niang, 2016, en
présence de la réalisatrice
*Vendredi 11 décembre : **Justice*. Restitutions, réparations
- Avec *Noé Wagener*, droit public
- Projection à préciser.
*Vendredi 18 décembre : **Mémoire*s. Archives, patrimoine
- Visite des collections patrimoniales de l?Alcazar, avec *Sophie
Astier, *conservatrice des bibliothèques*.*
*Vendredi 8 janvier : **Du racisme des sciences sociales*. Bilan du séminaire.
- Table-ronde « Racisme à l?université : comment s?en sortir ? ».
Avec la participation de *Magali Bessone, *Olivia Rutazibwa (à
confirmer).
- Projection de *Ouvir la voix*, Amandine Gay, 2017.
Canevas des séances :
- 9h30-10h : discussion informelle à propos des travaux d?étudiant?es,
connexion.
- 10h-10h45 : discussion des lectures
- 10h45-11h45 : présentation de l?intervenant?e, exposé
- 11h45-12h : pause
- 12h-13h : discussion générale ? et remarques conclusives
- 16h30-17h : mise en place de la projection
- 17h : projection suivie d?une discussion générale
Au plaisir de vous y accueillir,
Christelle Rabier
_________________________
*maîtresse de conférences, EHESS-Cermes3* <https://academia.hypotheses.org/>https://academia.hypotheses.org
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Message: 2
Date: Sun, 4 Oct 2020 22:50:12 +0200
From: Emmanuel Gerardin
Subject: [Ahmuf] Avis de soutenance de la thèse d'Emmanuel Gerardin le
9 octobre : La Peine et le Pardon. Les lettres de rémission des ducs
de Lorraine (1473-1633)
To: <ahmuf@listes.sorbonne.fr>
Message-ID: <003801d69a8f$f5ed78b0$e1c86a10$@orange.fr>
Content-Type: text/plain; charset="windows-1258"
Bonjour à toutes et à tous,
J?ai le plaisir de vous annoncer la soutenance de ma thèse de doctorat en histoire moderne préparée à l?Université de Strasbourg sous la direction d?Antoine Follain dans le cadre du laboratoire EA3400 ARCHE le vendredi 9 octobre 2020 à 13h30. Elle est intitulée :
La Peine et le Pardon. Les lettres de rémission des ducs de Lorraine (1473-1633).
La soutenance se tiendra dans l?amphithéâtre du collège doctoral européen de l?université de Strasbourg situé 46 Boulevard de la Victoire.
Le jury sera composé de :
RAPPORTEURS :
HOULLEMARE Marie Professeure, Université de Picardie
VIRET Jérôme Luther Professeur, Université de Lorraine
AUTRES MEMBRES DU JURY :
ABAD Reynald Professeur, Université Paris-Sorbonne
NASSIET Michel, Professeur émérite, Université d?Angers
ROUSSEAUX Xavier, Professeur exceptionnel, Université catholique de Louvain
ROUSSEL Diane, Maîtresse de conférences, Université Gustave Eiffel de Marne-la-Vallée
Résumé :
La justice de la première modernité reposait autant sur la punition du crime que sur la miséricorde. Dans l?espace francophone, le pardon judiciaire avait pris depuis la fin du Moyen Age la forme des lettres de rémission. On sait comment le sujet a été étudié dans le royaume de France. Pour la Lorraine, les archives départementales de Meurthe-et-Moselle en conservent une série presque continue de près de 3000 copies consignées dans les registres des lettres patentes entre le règne de René II (1473-1508) et l?occupation du duché par les armées française en 1633 lors de la guerre de Trente ans. Réponses à des requêtes qui émanaient de toute la société, elles mobilisaient le travail des plus hautes institutions de l?État lorrain, de la chancellerie au conseil privé en passant par les officiers de judicature.
Par ce moyen, les ducs dispensaient leur grâce : ils pardonnaient certains crimes, annulaient les procédures judiciaires en cours, assuraient la réintégration des bénéficiaires dans la société, favorisaient la réconciliation des parties et le retour à la paix civile.
L?historiographie, déjà riche d?études fondatrices, est en constant renouvellement. Elle invite à réfléchir sur le rapport que les lettres de rémission construisent entre la justice princière et la société. Ce n?est plus seulement le paradigme de la naissance de l?État moderne qui est interrogé mais l?ensemble des moyens mis en ?uvre par la société pour tenter de juguler les conflits qui la traversent. Cette thèse s?est proposée d?analyser les modalités de régulation de la violence par l?exercice du pardon judiciaire durant la période de la première modernité, principalement à partir de l?exemple lorrain, mais aussi en le comparant le cas échéant avec les États princiers germaniques voisins où on lui trouve un équivalent dans les Urfehden, parfois traduits par « serments de non-vengeance » ou « renonciation à la querelle ».
La grâce pénale tirait sa légitimité et son efficacité d?un imaginaire - celui de la grandeur de l?État princier - par lequel était réalisée la concordance réparatrice entre l?horizon d?une société policée et harmonieuse et la violence du conflit d?honneur. La justice princière tentait de se substituer aux réflexes d?autorégulation des solidarités structurant la société. Les lettres de rémission peuvent de la sorte nous renvoyer un effet déformant. La société lorraine n?était pas structurellement violente dans son ensemble. Bien des communautés ne connaissent aucun crime pardonné pendant tout le siècle ; près de 10% des rémissions ont trait à des homicides purement accidentels ; le premier motif est le cas fortuit, involontaire ; ces paramètres laissent entendre que le recours à la violence était largement canalisé, en particulier par les structures familiales et communautaires. La violence concerne en définitive davantage le monde des dominants. Elle a été surtout une préoccupation de l?État ducal. La politique répressive de la justice du duc s?est largement renforcée à la fin du XVIe siècle contre ceux qui menaçaient l?ordre public. Les lettres de grâce étaient de la sorte une manière d?en modérer la dureté. Tout du moins pour une frange bien intégrée de la population qui pouvait avoir recours à la grâce pour échapper à un crime qui ne procédait pas d?une intention criminelle. La pédagogie que la clémence ducale prodiguait à travers les lettres de rémission enjoignait l?homme accompli à ne faire usage de la violence qu?en dernier recours, une fois les ressources du dialogue et de la justice épuisées. Les suppliants qui en appelaient à la clémence du duc attendaient que justice leur soit faite, requérant très instamment à l?instar de Bernardin de Remicourt « la raison [leur] estre faicte de ceste opprobre selon justice & équité ».
Bien Cordialement,
Emmanuel Gerardin
EA 3400 ARCHE
emmanuelgerardin@orange.fr <mailto:emmanuelgerardin@orange.fr>
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Fin de Lot Ahmuf, Vol 138, Parution 3
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